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La tech tricolore tirée par les services Internet

Parmi les 100 premières entreprises technologiques françaises, les services Internet (publicité, paiement, streaming...) comptent déjà pour un quart, et elles progressent très rapidement.

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Par Sébastien Dumoulin

Publié le 31 mai 2017 à 01:01

La tech française se porte bien. Les cent plus grandes entreprises du secteur ont ainsi réalisé l'an dernier 12,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires en vente de logiciels et de services, soit 14 % de plus qu'en 2015, selon le classement annuel Top 100 Digital, établi par Tech in France. Cette croissance ne modifie pas la grande concentration du secteur. Dassault Systèmes conserve année après année son hégémonie. Le champion mondial des éditeurs de modélisation 3D représente toujours à lui seul 22 % des revenus du Top 100. Et, plus largement, comme en 2015 ou en 2014, les dix premiers acteurs représentent toujours les deux tiers du chiffre d'affaires, quand les 50 derniers du classement ne comptent que pour 10 %.

Cela étant, la croissance est inégalement répartie entre typologies d'acteurs. Les éditeurs de jeux vidéo, sur lesquels Ubisoft et dans une moindre mesure Gameloft règnent sans trop de partage (respectivement 74 % et 13 % des revenus cumulés des 20 premiers acteurs français du secteur), ont vu leur chiffre d'affaires progresser de 7 % en 2016. Les éditeurs de logiciels progressent de leur côté de 6 %, avec quelques performances remarquables comme le spécialiste des achats Ivalua (+38 %), du Big Data Talend (+55 %), ou des RH Talentsoft (+26 %). Ce sont les éditeurs de logiciels SaaS, c'est-à-dire disponibles à distance en location et à la demande, qui tirent le marché (+15 %).

Les services Internet, moteur de l'écosystème

Mais le moteur de cet écosystème, ce sont les services Internet, dont les revenus ont bondi de 36 % en un an, au point de représenter un tiers du chiffre d'affaires du Top 100, contre un cinquième il y a deux ans. Les services grignotent peu à peu l'emprise historique du logiciel, dont les revenus ne représentent plus que la moitié de ceux du Top 100, contre 60 % en 2014. Et la fusée des services Internet français a un moteur principal : Criteo et son 1,6 milliard d'euros de chiffre d'affaires en 2016, en hausse de 37 % sur un an. Dans le sillage du champion du ciblage publicitaire, de nombreuses pépites de l'adtech ont fleuri : Teads, bien sûr, racheté par Altice au printemps, mais aussi un nouveau venu, le spécialiste de la publicité mobile S4M, en croissance de 81 % sur l'année, ou encore la start-up Adyoulike. Cette fusée des services a aussi de nombreux moteurs auxiliaires : le streaming (Deezer, Believe Digital, Qobuz...), le paiement électronique (Ingenico, Lyra Network...). Sans oublier quelques trajectoires exceptionnelles comme celle de BlaBlaCar, trop petit pour entrer dans le Top 100 en 2015 et qui occupe en 2016... la 18e place, devant GFI, Focus Home Interactive ou même Dailymotion.

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Un seul hic à ce cocorico général, l'absence parmi ces services tricolores d'une grande plate-forme capable de fédérer certains de ces services pour en tirer des gains opérationnels et des atouts concurrentiels. Ces dernières années, certains services Internet français prometteurs ont d'ailleurs trébuché face aux géants américains. Dailymotion recule de trois places dans le Top 100 cette année, quand le réseau social Viadeo, encore dans le Top 10 en 2014, a été mis en redressement judiciaire avant d'être racheté par le leader français des annonces sur Internet Figaro Classifieds.

Sébastien Dumoulin

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